Siphonophores - Estampe d'observation scientifique - Ernst Haeckel, Kunstformen der Natur

Reproduction gravure de : Siphonophores

Titre original Siphonophorae - Staatsquallen

Poster de Strobalia - Cnidaires de la classe des Siphonophores ou Siphonophora (Ordre des Physalies, Physonectae)

Illustration tirée du livre Kunstformen der Natur, qui est un recueil de lithographies artistiques de sciences naturelles publié par le biologiste allemand Ernst Haeckel entre 1899 et 1904.

Cette illustration naturaliste s'inscrit dans un style global impulsé par Ernst Haeckel ayant grandement influencé le courant naissant de l'Art Nouveau au début du XX^e siècle. Cette oeuvre illustrant l'impressionnante beauté et la grande diversité du monde biologique était complétée par un certain nombre d'informations scientifiques dont quelques extraits sont reproduits ci-dessous.

Ces informations ont plus de 120 ans et sont peut-être obsolètes pour certaines !

Classification scientifique :

Phylum des Cnidaires (Cnidaria)
Classe des Siphonophores (Siphonophorae)
Ordre des Physonectes (Physonectae)

Notice scientifique (extrait) accompagnant l'impression poster de Siphonophorae - Siphonophores:

Fig. 1–9. *Strobalia eupola* (Haeckel). La magnifique siphonophore de cette planche a été capturée en 1881 dans l'océan Indien et dessinée à Matara, sur la côte sud de l'île de Ceylan, d'après nature. Elle est proche parente de la *Forskalia* européenne, ainsi que de la *Discolabe quadrigata* illustrée sur la planche 37. Le corps entier, représenté en taille réelle dans la Fig. 1, forme une colonie de méduses flottantes (Cormus) composée de plusieurs milliers d'individus, des personnes médusoïdes. Dans la nature, ces individus sont transparents, très sensibles et mobiles; la majeure partie du corps vitreux, gélatineux et très délicat est incolore ou légèrement bleutée; certaines parties des individus sont rouges (du rouge sang au brun rouge). La colonie entière est constituée de deux sections principales : la partie supérieure, le corps flottant (Nectosome), et la partie inférieure, le corps nourricier (Siphosome). La division du travail (ergonomie), qui est très développée chez tous les siphonophores, a conduit à une différenciation morphologique marquée (polymorphisme) des nombreux individus qui composent ces curieuses colonies pélagiques. Le corps flottant sert uniquement à la locomotion, tandis que le corps nourricier est dédié à l'alimentation et à la reproduction. Le corps flottant (Nectosome) de cette espèce a la forme d'un cône renversé; ses nombreuses cloches natatoires (Nectophores) sont disposées en spirale autour de la tige centrale rougeâtre, donnant à l'ensemble l'apparence d'un cône de sapin aux boutons disposés en spirale. Chaque cloche natatoire est une personne médusoïde, sans estomac ni bouche, mais possédant une couche musculaire très développée. Au sommet de l'ensemble flottant se trouve un second organe de flottation, la vessie natatoire (Pneumatophore); elle possède à son sommet une ouverture par laquelle l'air peut être évacué à volonté (comme l'ouverture d'un ballon). Cette ouverture centrale est entourée d'une étoile pigmentée rouge à huit branches, probablement sensible à la lumière et agissant comme un œil (Fig. 2). Le corps nourricier (Siphosome) est environ deux fois plus grand que le corps flottant et recouvert de milliers de plaques protectrices cartilagineuses en forme d'écailles. Ces plaques mobiles (Bractées) servent de boucliers pour les autres individus délicats du corps nourricier, qui peuvent se rétracter complètement sous leur protection. Les plaques protectrices, semblables à des écailles, ont des bords dentelés et une arête médiane proéminente; on les considère comme des ombrelles gélatineuses transformées de méduses rudimentaires. Elles sont attachées à la tige centrale (Troncus), qui apparaît comme un fil rouge traversant l'axe de toute la colonie. De même, les autres individus du corps nourricier sont attachés à la tige centrale; ils ne sont pas dispersés aléatoirement, mais organisés en groupes spécifiques d'individus, des segments ou Cormidia. Les Cormidia sont disposés à intervalles réguliers et forment ensemble une spirale, semblable à un escalier en colimaçon autour de la tige centrale. Cette colonie animale fonctionne en parfait communisme. Chaque segment (Cormidium, Fig. 3–5) est composé de cinq types différents d'individus : un siphon (Siphon), un tactile (Palpon), un conduit (Cyston), et deux types de gonophores, mâles et femelles; ces derniers sont nombreux et forment deux grappes : une grappe mâle et une grappe femelle (Fig. 4 et 5). La division du travail entre ces cinq types d'individus est telle que le siphon (ou "polype nourricier") est destiné à l'alimentation et à la digestion, le palpon (ou "personne sensorielle") au toucher, le cyston (ou "conduit d'évacuation") à l'excrétion des substances inutiles; ces trois formes sont polypoïdes, à distinguer des médusoïdes, dont l'ombrelle est réduite. Les deux autres formes, les gonophores, sont des individus médusoïdes avec une ombrelle; leur sac stomacal sans bouche produit du sperme chez les mâles (Fig. 9) et des œufs chez les femelles (Fig. 7 et 8).

Espèces présentes sur la planche naturaliste de Siphonophores - Strobalia :

• Strobalia cupola